Bonjour 🙋♀️
Bienvenue dans cette édition #06 des Secrets de l’écologie désirable. Toutes les 2 semaines, je partage mes idées pour réinventer notre rapport à l'écologie, avec une pincée de design et de sciences comportementales. Merci de me suivre, et bonne lecture 💜
Cassandre
PS : je suis encore en rodage, donc n’hésitez pas à m’écrire (en répondant à ce mail) si vous avez des idées d’amélioration.

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Dans cette édition
⏱ Temps de lecture < 5 minutes
L’adaptation hédonique : pourquoi notre cerveau aime (trop) le confort
Inverser la tendance pour nous faire aimer la sobriété
Astuce #1 : la pause de 48h
Astuce #2 : espacer les petits luxes
Astuce #3 : le principe du sans-retour
Pourquoi on aime (trop) le confort
L’hiver dernier, je me suis offert de nouvelles baskets. Vous savez, celles que je regardais depuis des semaines en vitrine. Quand je les ai enfin achetées, je me sentais invincible : elles allaient avec tout, et j’avais presque l’impression de défiler dans les rues. Mais 6 mois plus tard, elles n’étaient déjà plus que "juste des baskets".
Pire, je commençais à remarquer que ma doudoune n’était pas vraiment assortie avec. Résultat ? Une nouvelle envie d’achat.
Ce phénomène, vous l’avez sûrement déjà vécu. Il s’appelle l’adaptation hédonique, ou hedonic treadmill (tapis roulant hédonique). L’image est simple : vous courez, vous avancez, vous augmentez la vitesse… mais vous restez au même endroit. Peu importe que ce soit un iPhone flambant neuf ou des lunettes tendance : après un pic de satisfaction, votre bonheur revient à son point de départ.
Et ce n’est pas juste vous ou moi. Une étude (Lottery Winners and Accident Victims: Is Happiness Relative?, 1978) menée sur des gagnants de loterie a d’ailleurs révélé que, peu après leur gain, leur niveau de bonheur revenait à celui qu’ils avaient avant de gagner (c’est un peu comme pour les Tuches dans Les Tuches 1, si vous avez la ref).
Résultat ? Notre cerveau nous pousse à rechercher toujours plus, sans que cela nous rende plus heureux :
Pourquoi notre cerveau fait ça ?
Ce phénomène, étudié par Philip Brickman et Daniel Kahneman, est une sorte de système immunitaire émotionnel.
Son rôle principal : nous maintenir stables face aux aléas de la vie.
Les grandes joies finissent par s’effacer, laissant place à l’envie de quelque chose de nouveau.
Mais il a aussi l’effet miroir : il nous aide à surmonter les coups durs en évitant qu’un événement négatif nous déstabilise trop longtemps.
Des études ont montré que des personnes ayant subi des accidents graves rapportaient un niveau de bonheur similaire après une période d'adaptation.
C’est un paradoxe : notre cerveau s’adapte pour nous protéger, mais il nous pousse aussi à courir après un bonheur toujours hors de portée.
Et donc, pourquoi je vous parle de tout ça ?
Parce que ce tapis roulant n’est pas une fatalité. Si notre cerveau peut s’habituer au plus, il peut aussi s’habituer au moins.
En reprogrammant nos attentes, nous pouvons changer notre relation à la sobriété.
Et dans une époque où la transition écologique est essentielle, ce mécanisme peut devenir un allié puissant pour consommer autrement, avec plus de sens et moins de frustration.
Allez, on explore comment !
Astuce #1 : la pause de 48h
Vous voyez cet objet dans votre panier ? Ce manteau, cette cafetière connectée, ou ce gadget de cuisine qui promet de changer votre vie ?
La règle d’or : attendez 48 heures avant de l’acheter. Ce délai magique donne à votre cerveau le temps de reconsidérer l’envie impulsive. 8 fois sur 10, l’envie disparaît.
J’ai créé une liste de souhaits différés avec ce que je veux acheter. Je la consulte régulièrement et je suis surprise de voir combien d’objets finissent par ne plus m’intéresser.
Parfois, la meilleure décision, c’est de ne rien décider tout de suite.
Astuce #2 : espacer les petits luxes
C’est ironique : ce qu’on appelle des "petits plaisirs" deviennent si fréquents qu’ils en perdent leur saveur.
La règle d’or : transformez un luxe quotidien en un rituel unique. Par exemple, ne commandez un cappuccino à emporter qu’une fois par semaine, mais prenez le temps de le savourer comme si c’était le meilleur de votre vie.
Un de mes plaisirs était de commander un repas livré après une semaine intense. J’ai limité ça à une fois par mois, et croyez-moi, ce poke du vendredi a maintenant un goût de festival.
Parfois, moins, c’est mieux.
Astuce #3 : le principe du sans-retour
Votre cerveau s’adapte à tout, y compris à la simplicité. Une fois que vous vous débarrassez d’un confort superflu, il devient plus facile de ne pas y revenir. Et ça, c’est un super pouvoir.
La règle d’or : donnez 1 objet que vous n’utilisez plus par semaine (sur Geev, c’est facile, et ça fait des heureux), et observez s’il vous manque. Très souvent, on ne s’en rend même pas compte.
Parfois, laisser partir un peu, c’est retrouver beaucoup.
Le mot de la fin, à emporter 🥡
(ne vous inquiétez pas, cet émoji emballage a été réalisé en carton recyclable)
L’adaptation hédonique est un mécanisme puissant qui peut sembler être un frein à la sobriété. Mais elle peut devenir votre alliée. Ralentir, espacer et reconfigurer nos attentes, c’est la clef pour un mode de vie plus sobre en étant toujours aussi heureux !
Choisissez une astuce et testez-la cette semaine. Notez ce que vous ressentez : moins de frustrations, plus de satisfaction ? Partagez votre expérience avec moi en répondant à cette newsletter. Hâte de découvrir vos histoires.
À très vite,
Cassandre ✨
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Autre astuce : donner un sens à ce qu'on fait.
Exemple personnel, un peu extrême mais ça permet de comprendre : pour diverses raisons, j'ai passé plusieurs hivers à prendre mes douches dehors, à la bouteille d'eau (chaude). Plutôt que de seulement subir la situation, j'ai choisi d'y donner un sens : j'ai pris cela comme une occasion de tester mes limites - qui se sont révélées être bien plus loin que je ne l'imaginais.
Conséquences :
1 - J'en ressors plus forte, plus résiliente (je suis capable de plus que je ne le pensais).
2 - Je connais le véritable goût du confort, et j'apprécie comme jamais une douche "normale", à l'eau courante et dans la chaleur d'une salle de bains = plus de bonheur au quotidien.
Sans aller jusque là, je pense que cela peut s'appliquer à de nombreuses choses, y compris les exemples donnés dans l'article. Ça permet de sortir du côté "punitif" de la chose, et plus encore : d'en retirer quelque chose de gratifiant... ce qui permet plus facilement de tenter d'autres manœuvres de sobriété.
J'ai adoré